La fatigue découlant du cancer est fréquente, à la fois pendant et après le traitement. En réalité, elle touche de 70 % à 100 % des patients pendant la phase de traitement, et 30 % par la suite1. Il s’agit de l’effet secondaire le plus courant lors du traitement anticancéreux 1. Elle peut aussi subsister longtemps après (chez 30 % environ des survivants)1. La fatigue liée au cancer créée une sensation d’épuisement contre laquelle le repos ne peut rien, très différente de ce que le patient a connu avant la maladie. Elle peut constituer un obstacle à l’accomplissement de vos tâches quotidiennes. Bien que sa cause exacte reste obscure, divers facteurs y contribuent indéniablement, comme le cancer lui-même, les traitements et leurs effets secondaires, l’anémie, le déconditionnement, la malnutrition, les troubles métaboliques, l’hypothyroïdie, l’anxiété et la dépression. La fatigue physique peut s’amplifier jusqu’à provoquer une fatigue mentale.
Conséquences sur le travail
Des études démontrent que le retour au travail peut être difficile pour les survivants du cancer, surtout lorsque leurs tâches sont exigeantes sur le plan physique2. S’il s’agit de postes dans lesquels la sécurité est un enjeu (p. ex., opérateur de machinerie), il est impératif de contrôler et de surveiller la fatigue pour éviter les accidents et les blessures. Il se peut que les survivants aient besoin de multiplier les pauses ou de raccourcir les quarts de travail jusqu’à ce que le problème soit réglé.
Les solutions à votre portée
Chacun ressent la fatigue à sa manière, et certains seront plus accablés que d’autres par les mêmes activités. Si vous connaissez vos limites et les exigences associées à votre emploi, il sera plus facile d’établir si vous possédez les capacités physiques pour y répondre. Vous devriez aussi vous demander si, après votre journée de travail, il vous reste assez d’énergie pour vos responsabilités et vos soins personnels.
Pensez à évaluer votre fatigue pour mieux comprendre les répercussions de vos activités sur votre endurance physique et mentale.
Commencez à observer à quel point elle influence votre vie quotidienne. Certaines activités sont-elles plus difficiles que d’autres? Y en a-t-il qui réduisent la fatigue ou vous donnent de l’énergie? L’Outil interactif sur les sources d’énergie et de fatigue qui vous est proposé dans ce site Web vous aidera à établir ce qui vous revitalise et ce qui vous épuise.
Vous pouvez aussi utiliser notre Outil de suivi sur la fatigue pour déterminer son intensité. Vos résultats pourraient servir d’amorce à une discussion avec votre fournisseur de soins de santé.
Pour obtenir plus d’information sur la gestion de la fatigue découlant du cancer :
- Participez à un cours ou à une clinique de gestion de la fatigue de votre centre anticancéreux, par exemple :
- La clinique sur la fatigue du centre Princess Margaret
- Le programme Energize du Cross Cancer Institute proposé par Alberta Health Services
- Le cours Reclaim Your Energy du Princess Margaret Cancer Centre
- La vidéo Cancer Related Fatigue par DocMikeEvans
- La vidéo Reclaiming your Energy: Coping With Cancer Related Fatigue du Princess Margaret Cancer Centre
- Le livret Gérer la fatigue liée au cancer pour les personnes atteintes du cancer
- Gérer la fatigue liée au cancer pour les personnes atteintes du cancer du Partenariat canadien contre le cancer
- Fatigue/Tiredness, conseil de la BC Cancer Agency
- Le livret Comment gérer votre fatigue d’Action Cancer Ontario
Mesures d’adaptation du lieu de travail
La modification de vos tâches et méthodes de travail :
- Acquérez des aptitudes en gestion du temps et en organisation, ou renforcez-les. Habituez-vous à planifier votre journée tous les matins.
- Évitez de mener plusieurs tâches de front. Concentrez-vous sur une tâche à la fois, et terminez-la avant de passer à la suivante.
- Créez des listes de tâches classées par priorité et consultez-les régulièrement dans la journée.
- Limitez les distractions, comme les notifications, les appels téléphoniques, le bruit ou le désordre dans votre espace de travail.
- Envisagez un retour au travail progressif.
- Réduisez l’effort physique. Divisez les tâches exigeantes en petites étapes. Reposez-vous entre deux étapes.
- Divisez une lourde charge en plusieurs voyages pour économiser de l’énergie.
- Choisissez des tâches moins exigeantes sur le plan physique.
- Recourez à des outils électriques plutôt qu’à la force manuelle.
- Changez de tâche avant de vous fatiguer.
- Utilisez des systèmes à roues pour déplacer des objets (p. ex., chariot, brouette). Interrogez un physiothérapeute ou un ergothérapeute concernant la meilleure solution à ce sujet.
- Informez-vous sur les programmes de conversion de la voix en texte, qui peuvent s’avérer utiles.
- Réduisez le stress professionnel : repérez les tâches ou les espaces de travail les plus stressants et collaborez avec votre employeur pour trouver des solutions de rechange. Pensez à utiliser des techniques de relaxation et de gestion du stress. Demandez à votre employeur s’il propose de la formation ou des ressources sur le bien-être des employés.
- Recensez les tâches non essentielles et demandez à votre employeur de les confier à d’autres employés.
- Changez fréquemment de position pour réduire la pression physique sur votre corps.
Apprenez à économiser votre énergie :
L’établissement de priorités :
- Quelles sont les tâches absolument nécessaires dans votre emploi? Est-il possible d’en déléguer certaines à d’autres personnes? Employez votre énergie limitée à effectuer les tâches les plus importantes.
La planification :
- Observez votre niveau d’énergie pour repérer les pics et les baisses. Planifiez les tâches les plus fatigantes ou prioritaires pendant les pics d’énergie.
- Planifiez votre journée en étalant les tâches les plus fatigantes. Répartissez-les avec celles qui demandent moins d’énergie.
- Si possible, étalez les tâches exigeant beaucoup d’énergie sur plusieurs journées de la semaine de travail.
- Prévoyez du temps de repos entre les tâches.
- Faites une chose à la fois, terminez votre tâche avant d’en entreprendre une autre. Cette méthode accélère la cadence en réduisant les erreurs et la perte d’énergie.
- Rassemblez tout ce qu’il vous faut avant d’entreprendre votre tâche.
Le rythme de travail :
- Vos tâches pourraient prendre plus de temps, tenez-en compte lors de la planification de votre journée. Ne vous attendez pas à travailler au même rythme qu’auparavant. Expliquez bien à votre supérieur et à vos collègues qu’il vous faut plus de temps pour effectuer vos tâches.
- Planifiez des pauses régulières dans votre horaire, et respectez-les rigoureusement. Il est essentiel de prendre le temps de regagner des forces.
- Changez de tâche avant de vous fatiguer.
- Changez fréquemment de position pour réduire la pression physique sur votre corps.
- Prenez deux minutes toutes les heures pour vous étirer.
La modification de votre horaire :
- Demandez un horaire variable permettant de vous adapter à votre niveau d’énergie.
- Demandez un quart de travail qui vous convient (p. ex. quarts de jour uniquement).
- Réduisez la durée des trajets en évitant les heures de pointe.
- Travaillez à domicile autant que possible.
- Demandez à vous absenter pour vos rendez-vous médicaux.
- Envisagez le partage de poste s’il vous est trop difficile de travailler à plein temps.
La modification du milieu de travail :
- Demandez à pouvoir stationner près de l’entrée.
- Déplacez votre station de travail près des toilettes, de la salle de repos ou des autres endroits fréquemment utilisés.
- Demandez à votre gestionnaire à garder un lit de camp pour vous reposer pendant les pauses, prenez une pause de 20 minutes ou reposez-vous pendant le midi.
- Impossible de faire la sieste? Remplacez-la par une séance de relaxation profonde, avec ou sans guide audio.
- Efforcez-vous de récupérer votre énergie pendant vos pauses en méditant, en vous étirant ou en marchant pour vous changer les idées.
- Faites le plein d’énergie :
- Gardez une bouteille d’eau avec vous toute la journée pour vous hydrater.
- Gardez des collations nutritives à portée de main pour vous donner de l’énergie pendant la journée.
- Faites le ménage : si votre espace de travail est propre et en ordre, vous aurez moins de mal à trouver vos affaires.
- Travaillez assis, de manière à dépenser moins d’énergie que debout, sans oublier de changer de position de temps à autre. Utilisez un tabouret assis-debout si possible; sinon, gardez une chaise de repos à proximité.
- Portez des chaussures de soutien. Choisissez des vêtements conformes au code vestimentaire qui soient confortables et ne gênent ni vos mouvements ni votre respiration.
- Réduisez l’hyperstimulation sensorielle :
- Utilisez un casque suppresseur de bruit ou des bouchons d’oreille pour atténuer les distractions auditives.
- Travaillez face à un mur plutôt qu’à un couloir passant pour réduire les distractions visuelles.
- Optimisez l’éclairage du milieu de travail :
- L’éclairage trop faible favorise la fatigue oculaire et la fatigue.
- Les lumières vives et clignotantes ou les surfaces brillantes peuvent être gênantes et éprouvantes.
- Optimisez la température : installez un radiateur électrique portatif, un ventilateur, un conditionneur d’air portable, un humidificateur ou un déshumidificateur.
Demandez à un professionnel d’évaluer l’ergonomie de votre poste de travail. Si c’est impossible, voici quelques conseils utiles :
- Placez un tapis anti-fatigue sous les surfaces sur lesquelles vous vous tenez souvent debout ou ajoutez des surfaces anti-fatigue à vos chaussures.
- Placez le matériel souvent utilisé à portée de main.
- Placez les objets les plus utilisés à la hauteur de la taille pour éviter de devoir vous pencher ou vous étirer.
- Portez un casque en cas d’utilisation fréquente du téléphone.
- Adoptez une bonne posture en position assise.
- Adaptez votre chaise de bureau à votre corps.
- Installez votre écran dans la bonne position.
- Choisissez une souris efficace et placez-la dans la bonne position.
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