Étape 8 sur 11 de la préparation au retour au travail :
Les fournisseurs de soins de santé peuvent jouer un rôle essentiel en prenant en charge les tâches suivantes lors la création du plan de retour au travail :
- Définir les restrictions et les limites du survivant qui reprend le travail.
- Recommander à l’employeur les mesures d’adaptation nécessaires.
Ces mesures doivent être exposées dans un document que le survivant remettra à son superviseur et aux autres membres de l’entreprise à même de l’aider à réintégrer son poste. Une fois en possession de ces recommandations, les représentants de l’employeur pourront établir une liste hiérarchique des solutions possibles. Ils détermineront ensuite si la solution la plus praticable est réaliste, avant de passer à la suivante.
Les employeurs pourraient se poser les questions suivantes, dans cet ordre :
- L’employé peut-il réintégrer son poste sans assistance?
- Est-il possible de modifier temporairement l’emploi?
- Est-il possible de modifier l’emploi de manière permanente?
- Peut-on réassigner certaines tâches?
- Peut-on transférer l’employé vers un autre poste au sein de l’organisation?
- Peut-on envisager une formation qui lui permettra d’occuper un autre poste au sein de l’organisation?
REMARQUE : Les approches varient d’un employeur à l’autre, tout comme les capacités à adopter l’une ou l’autre de ces solutions. La solution 6, qui porte sur la formation à un autre emploi, constitue souvent le dernier recours. Elle reste rare.
Principales questions à se poser pour établir un plan de retour au travail
Il est probable que l’employeur demandera l’avis d’un médecin et peut être même d’un professionnel de la réadaptation pour concevoir le plan de retour au travail. Bien souvent, les employeurs s’appuient sur l’opinion du médecin concernant les restrictions et les limitations pour s’orienter vers les mesures d’adaptation indispensables au survivant du cancer. Les médecins peuvent les aider à rédiger un plan de retour au travail en répondant aux questions suivantes :
Calendrier :
- Quelle est la date recommandée pour le retour au travail?
- Faut-il envisager un retour progressif?
- À quelle date le plan de retour au travail devrait-il prendre fin?
- Durant quelles journées de la semaine l’employé devra-il travailler?
- Combien d’heures par jour l’employé devra-t-il travailler?
- Quel est le programme proposé pour reprendre les tâches?
Restrictions et mesures d’adaptation :
- Le travailleur et l’employeur devront-ils respecter certaines restrictions et limitations?
- Ces restrictions sont-elles temporaires ou permanentes?
- Si elles sont temporaires, combien de temps devraient-elles durer?
- Faut-il prévoir des mesures d’adaptation au travail?
- Si c’est le cas, quelles sont les recommandations du médecin à cet égard?
- Pourquoi sont-elles nécessaires?
Suivi des progrès :
- Quand et à quelle fréquence le médecin vérifiera-t-il les progrès de l’employé pendant le processus de retour au travail?
- Quels sont les soutiens et les ressources pouvant être nécessaires à l’avenir pour faciliter le maintien en poste de l’employé?
Création d’un plan de retour progressif au travail
Le retour progressif reste la méthode la courante et la plus facile pour reprendre le travail. Il permet aux survivants d’augmenter leur endurance en commençant par quelques jours par semaine ou quelques heures par jour, jusqu’au temps plein. Il est parfois impossible de prédire les problèmes qui surviendront après la reprise du travail. Le retour progressif permet aux survivants d’évaluer leur capacité à exécuter leurs tâches et de faire le point sur les obstacles qu’ils devront surmonter.
Pour écouter le témoignage d’une survivante du cancer lors de son retour au travail, voici l’histoire de Jen :
Il n’existe pas de recette universelle pour le retour progressif au travail, car ses étapes dépendent des éléments suivants :
- Les capacités physiques, psychologiques et cognitives de chacun
- Les exigences propres à l’emploi
- Le soutien et les ressources en milieu de travail
Certains employeurs ont fixé des exigences minimales pour un retour progressif au travail, par exemple, s’attendre à ce que l’employé travaillent à nouveau à plein temps dans le mois qui suit. Les survivants ne peuvent pas tous respecter ces critères. Il serait donc utile que le patient vous explique les attentes de son employeur. Le médecin traitant aura besoin de ces renseignements pour formuler ses recommandations en vue d’un retour progressif au travail.
Vous devez absolument connaître les exigences des organismes de réglementation fédéraux et provinciaux avant de déterminer la capacité du patient à reprendre progressivement le travail. Il peut s’agir, par exemple, de politiques sur l’aptitude au travail adoptées par des organisations comme Transport Canada et les ministères des transports des provinces et territoires canadiens. Ces règlements portent sur l’état physique et mental exigé pour certains métiers faisant intervenir la conduite de camions utilitaires, le commandement de bâtiments de la marine commerciale et le pilotage d’avions. Dans ce cadre, les employeurs doivent obtenir des médecins toutes les informations concernant l’aptitude au travail des patients. Pour en savoir plus à ce sujet, nous vous conseillons de communiquer avec l’ordre des médecins de votre province ou territoire.
Trois principes directeurs pour la rédaction du plan
Auteure : Mary Stergiou-Kita, Ph. D., professeure adjointe, Université de Toronto
De quelle manière l’équipe soignante du patient, l’employeur et la compagnie d’assurance peuvent-ils collaborer pour créer un plan efficace de retour au travail?
Voici les trois principes directeurs de la création de plans de retour au travail :
Principe directeur nº 1 : Il faut personnaliser les plans de retour au travail.
Les plans de retour au travail devraient varier d’une personne à l’autre, car les besoins de chaque employé et de chaque employeur sont uniques. Ils devraient se fonder sur les aptitudes et les restrictions propres à l’employé. Il n’existe pas de méthode unique. Les besoins étant propres à chacun, il convient de personnaliser les plans.
Principe directeur nº 2 : Toutes les personnes concernées par le retour au travail devraient y participer
Les plans de retour au travail devraient tenir compte de l’avis et des besoins de toutes les parties, et veiller à ce que chacun comprenne ses responsabilités dans le processus.
Principe directeur nº 3 : Les plans de retour au travail doivent laisser place à une certaine souplesse
Bien qu’une certaine structure soit indispensable, le plan doit également être assez souple pour s’adapter à l’évolution des besoins de l’employé.
Principaux éléments à inclure dans un plan de retour au travail
Des spécialistes ont recensés huit éléments principaux à inclure dans un plan de retour au travail :
- Les dates de début et de fin prévues pour le plan
- Le nombre de journées par semaines et d’heures par jour de travail prévues
- Les tâches et responsabilités essentielles devant être assumées par l’employé
- Le calendrier d’augmentation prévue du temps de travail et de reprise des tâches
- Les restrictions ou limites médicales (s’il y a lieu) à respecter, et leur durée estimée
- Les mesures d’adaptation à prévoir et leur raison
- La méthode employée pour suivre, consigner et partager les progrès accomplis, ainsi que le nom de la personne qui va s’en charger
- La méthode prévue pour les modifications éventuelles du plan de retour et des mesures d’adaptation, et le nom de la personne qui sera charger de les appliquer
Étape suivante :
Étape 9 : Encourager les patients à se préparer au retour au travail