Il arrive que le cancer et les traitements associés réduisent l’efficacité du système immunitaire, qui est la défense naturelle du corps1. Certains types de chimiothérapie abaissent temporairement le nombre de globules sanguins, notamment les neutrocytes, un type de globules blancs2 chargés de lutter contre les infections. Lorsque le nombre de neutrocytes chute (neutropénie), les risques d’infection augmentent3.
Les traitements contre le cancer contiennent souvent un stéroïde nommé dexaméthasone. Ce médicament a également le potentiel de déprimer le système immunitaire. Les risques d’infection sont accrus par l’usage prolongé de fortes doses de médicaments immunodépresseurs, comme ceux employés pour la chimiothérapie ou la dexaméthasone4. Les personnes âgées et celles qui étaient déjà en mauvaise santé ou se nourrissaient mal avant le traitement sont plus vulnérables5. Certaines infections opportunistes sont particulièrement courantes en cas de traitement contre le cancer (p. ex. zonas et infection aux levures)6.
Conséquences sur le travail
Un patient qui suit un traitement dont on sait qu’il lui fait courir un risque d’infection ne devrait pas travailler près de personnes malades, surtout si elles sont contagieuses, ni en contact avec le public, particulièrement à certaines périodes de l’année (p. ex. saison de la grippe). Les patients vulnérables aux infections ne doivent pas manipuler des déchets humains ou animaux. Pour réduire le risque, ils doivent disposer de toilettes à proximité, ou de désinfectant pour les mains.
Les solutions accessibles au patient
Informez votre patient des risques d’infection, ainsi que des signes et des symptômes associés. Montrez-lui comment surveiller les effets secondaires du cancer et du traitement anticancéreux. Encouragez votre patient à consulter son équipe de soins ou à aller aux urgences en cas de problème.
Voici les principaux signes d’infection :
- De la fièvre (supérieure à 38 °C ou 100,4 °F), des frissons ou des suées
- Le mal de gorge
- Le manque de souffle et la toux
- Une miction fréquente ou douloureuse
- La diarrhée
- Des ulcères buccaux
- Des douleurs dans l’abdomen
- Des rougeurs ou un gonflement à l’emplacement d’une plaie, d’une lésion, d’un cathéter ou d’un tube
La manière la plus simple et la plus efficace d’éviter l’infection consiste à se laver souvent les mains. Le traitement nécessite parfois la prise d’antibiotiques.
Il est important de diagnostiquer et de traiter les infections le plus vite possible pour éviter qu’elles atteignent la circulation sanguine (septicémie), ce qui pourrait s’avérer mortel.
Pour réduire les risques d’infection, encouragez votre patient à se laver souvent les mains, à éviter les personnes malades, à avoir une bonne alimentation, à boire suffisamment, à faire régulièrement de l’exercice et à bien se reposer. Pour en savoir davantage, consultez la page de BC Cancer Agency sur la neutropénie.
Mesures d’adaptation sur le lieu de travail
Il existe plusieurs moyens d’adapter un emploi pour réduire les risques d’infection :
La modification des tâches et des horaires de travail :
- Travailler à domicile autant que possible.
- Organiser des réunions par téléphone ou vidéoconférence plutôt qu’en personne.
- Autant que possible, réserver du matériel et des outils à l’usage exclusif du patient (p. ex. téléphones, ordinateurs, équipement lourd).
- Utiliser du désinfectant pour les mains, des lingettes désinfectantes à usage unique et des gants jetables personnels lors de la manipulation d’équipement commun.
La modification du milieu de travail :
- Déplacer le poste de travail à l’écart pour réduire l’exposition aux germes.
- Demander du désinfectant pour les mains et du savon antibactérien dans toutes les salles de bain et les cuisines.
- Demander une formation en hygiène des mains pour l’ensemble du personnel.
- Demander à l’employeur d’informer le personnel de la vulnérabilité du système immunitaire des employés atteints du cancer.
- Demander à l’employeur d’installer des systèmes de purification d’air et une bonne ventilation pour réduire les maladies transmises par voie aérienne.
- Demander l’accès à des toilettes privées.
- Demander un mini-réfrigérateur pour ranger les aliments et les médicaments du patient à part.
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